vendredi 5 septembre 2025

Se délecter ou avaler ?

Peinture : Émile-Pierre Metzmacher


Ce blog est dédié au tanttra. Un autre, l'Atelier mystique, est consacré à la mystique. Cependant, il y a des résonances.

Voici un texte de Madame Guyon (France, XVII7 siècle) qui évoque le camatkâra, la délectation émerveillée qui est l'essence de la conscience, et donc de toute expérience :

"Lors donc que l’on est ainsi enfoncé en soi-même et vivement pénétré de Dieu dans ce fonds, lorsque les sens sont tous ramassés et retirés de la circonférence au centre (ce qui donne un peu de peine au commencement, mais qui est aisé dans la suite, ainsi que je dirai), lors, dis-je, que l’âme est de cette sorte ramassée en elle-même, qu’elle s’occupe doucement et suavement de la vérité lue, non en raisonnant beaucoup dessus, mais en la savourant, excitant la volonté par l’affection plutôt que d’appliquer l’entendement par la considération, l’affection étant ainsi émue, il faut la laisser reposer doucement et en paix, avalant ce qu’elle a goûté. Comme une personne qui ne ferait que mâcher une excellente viande ne s’en nourrirait pas, quoiqu’elle en eût le goût, si elle ne cessait un peu ce mouvement pour l’avaler, il en est de même lorsque l’affection est émue : si on veut la mouvoir encore, on éteint son feu, et c’est ôter à l’âme sa nourriture. Il faut qu’elle avale, par un petit repos amoureux plein de respect et de confiance, ce qu’elle a mâché et goûté. Cette méthode est très nécessaire et avancerait plus l’âme en peu de temps que toute autre en plusieurs années." (Le Moyen court, II) 

Il y a des instants où la pensée se tait, où l'on ne sait plus très bien si l’on contemple ou si l’on est contemplé. Quelque chose s'arrête — ou plutôt, quelque chose commence. On ne cherche plus Dieu. On le goûte.

Madame Guyon, dans Le Moyen court, décrit cette expérience avec une grâce qui touche au silence lui-même. Et ce qu'elle révèle là, à travers des mots doux et profonds, entre en résonance inattendue avec une notion au cœur du Tantra non-duel du Cachemire : camatkāra, l’émerveillement extatique de la conscience.

Deux traditions. Deux langues. Un même secret.

Une voie de douceur :

Madame Guyon nous parle d’un moment délicat et subtil. L’âme se retire au-dedans, les sens se calment. On lit un passage des Écritures, non pour l’analyser, mais pour le savourer. Puis, quelque chose s’éveille. Une affection intérieure, une chaleur douce, une émotion tendre.

Et alors vient ce qu’elle appelle le repos amoureux : ne plus remuer cette affection, ne pas chercher à la rallumer encore. Il faut laisser l’âme avaler ce qu’elle a goûté, comme on cesse de mâcher un fruit pour en recevoir les sucs.

Elle écrit :

"Comme une personne qui ne ferait que mâcher une excellente viande ne s’en nourrirait pas [...] si elle ne cessait un peu ce mouvement pour l’avaler, il en est de même lorsque l’affection est émue."

Ce n’est pas la volonté qui nourrit. C’est l’abandon.

Pas l’analyse. Mais la saveur.

Camatkāra : la surprise de la conscience

Dans le Tantra du Cachemire, cette saveur a un nom : camatkāra (चमत्कार). "Faire tchamat", son de la langue qui se délecte.

Littéralement : émerveillement, ravissement, saisissement joyeux.

C’est l’instant où la conscience se reconnaît dans ce qu’elle perçoit, et s’en émerveille. Le monde n’est plus extérieur : il est nous. La pensée se dissout dans un silence lumineux, et ce silence goûte sa propre saveur.

Camatkāra n’est pas un feu d’artifice. Ce n’est pas une extase spectaculaire. C’est un sourire muet du cœur, un frisson doux dans le dos, un regard soudain sur le ciel qui nous rappelle que tout est déjà là.

En somme, le Tantra enseigne que :

« Lorsque la conscience s’étonne d’elle-même, elle est libre. »

Deux langages, une même lumière :

Là où Madame Guyon parle de repos amoureux, les maîtres tantriques parlent de visrānti, le repos dans le Soi.

Là où elle invite à avaler la saveur, le Tantra dit, en substance :

« Savoure le monde comme toi-même. »

Dans les deux cas, ce qui est sacré, ce n’est pas ce que l’on pense, ni ce que l’on fait. C’est ce que l’on laisse advenir.

L’éveil ne se gagne pas. Il se reçoit.

Et cette réception passe toujours par un moment de bascule : quand on cesse d’agir, de vouloir, de contrôler — alors quelque chose agit en nous. Une paix. Une joie sans cause. Un étonnement si profond qu’il en devient silence.

Une mystique incarnée :

L’union divine, pour Madame Guyon, n’est pas une abstraction. Elle se vit dans le corps, dans l’affection, dans une forme d’extase douce.

De même, pour les yoginīs tantriques, le divin est saveur, vibration, émerveillement du cœur.

On peut goûter Dieu dans une prière. Mais aussi dans une fleur. Un mot. Un souffle. Un instant de fatigue.

Et c’est peut-être cela, au fond, le vrai point commun entre ces deux voies :

Une mystique incarnée, simple, joyeuse. Une voie de saveur.

Pour conclure : rester là, sans rien faire

Madame Guyon nous dit :

« Cette méthode est très nécessaire, et avancerait plus l’âme en peu de temps que toute autre en plusieurs années. »

Le Tantra répond que camatkāra est l’éclair de reconnaissance par lequel la conscience se reconnaît et se libère.

Rien d’autre à faire que rester là, comme on s’assied à l’ombre d’un arbre. Laisser la saveur descendre. Ne plus penser. Se reposer dans l’émerveillement.

Et peut-être, dans ce silence, dans ce rien, dans ce fond —

goûter enfin Quelqu’un.

Partage cette page si elle a résonné en toi. Et si tu veux aller plus loin dans cette exploration des ponts entre mystique chrétienne et tantra, laisse un commentaire, un témoignage ou une question. Que cette saveur se propage !

jeudi 4 septembre 2025

Les secrets des Yoginîs



J'ai traduit il y a peu le Chummā-sanketa-prakāśa, publié chez Almora sous le titre Le yoga de la Déesse. Le titre sanskrit peut se traduire littéralement par "La révélation des sanketas des chummâs". L'ensemble constitue "la tradition des chummâs".

Chummâ et sanketa sont synonymes. Ils désignent les signes secrets de reconnaissance entre initiés, en particulier pour les rencontres entre yogis et yoginîs dans les sanctuaires de la Déesse. A l'origine, sanketa désigne un signe de reconnaissance (geste de la main, regard...) pour une rencontre amoureuse en secret.

Cependant, le mot sanketa en est venu à désigner un secret et, plus précisément, une instruction secrète transmise par les Yoginîs. Sa mise en pratique permet de rejoindre les Yoginîs éveillées (certaines Yoginîs ne sont que des sorcières dangereuses) et d'atteindre la pleine réalisation spirituelle, décrite comme envol et union avec les Yoginîs. Elle forment un mandala de lumière céleste, dont la Déesse est le centre et la source.

Tout cela symbolise la conscience, le champ de notre expérience sensorielle et mentale. Les Yoginîs sont les énergies des sens, du corps et de l'esprit. Tant qu'elles ne sont pas reconnues et honorées, elles nous tourmentent. Mais, une fois reconnues et honorées, elles engendrent l'expérience de la non-dualité.

Voici un passage d'une Ecriture de la tradition de la Déesse Kubjikâ qui emploie le mot sanketa dans le sens de "secret", une instruction sur une pratique de méditation :


ūrdhvadṛṣṭir nirīkṣeta dṛśed divyaughamaṇḍalam |

saṃketa eṣa vikhyāto jyeṣṭhanāthasya suvrate || 7/19 ||

nāsāgramaṇḍalāntasthaṃ divyatejodbhavaṃ priye |

dṛṣṭiṃ niveśya tatraiva saṃketaṃ madhyamaṃ priye || 7/20 ||

"19.

Projeter le regard [dans le ciel] vers le haut :

on contemplera le mandala du flot divin.

Ainsi est expliquée l'instruction secrète

du maître Jyestha, ô Femme vertueuse.

20.

Ô Bien-Aimée, quand on fixe la vision

dans le mandala [qui apparait dans le ciel] dans la direction du nez,

d’où jaillit une lumière divine,

c'est l'instruction secrète du [regard projeté au] centre [de l'espace]."

(extrait du Cinciṇī-mata-sāra-samuccaya)

mardi 2 septembre 2025

Yoga de l'IA : un nouveau yoga !

Sapho jouant de la Lyre, Léopold Burthe (1823–1860)


 

Nous entrons dans l'ère de l'IA.

Nous avons besoin d'un nouveau yoga. L'IA yoga.

Deux visages de cette discipline salvatrice :

1) Version de Patanjali actualisée : yogah citta-vritti-nirodhah "Le yoga est le blocage des activités de l'âme" devient yogah iya-vritti-nirodhah "Le yoga est le blocage des activités de l'IA"

Comme dans le yoga de Patanjali, on y va progressivement. On fait comme avec le sucre. On diminue peu à peu les doses. Avec du courage, on surmonte les périodes de manque et on regagne sa liberté. 

Cependant, il y a un écueil : on ne peut plus gagner sa vie, ni communiquer. On s'isole. Kaivalya se révèle être isolement, séparation. Or, nous sommes des animaux de cité, comme disait Aristote.

Alors, que faire ? D'où la seconde version :

2) Version du tantra actualisée : "Vaincre le mal par le mal" devient "Vaincre l'IA par l'IA". Employer le poison avec discernement (et courage, bien sûr), comme un médecin utilise des substances toxiques pour guérir, car "le poison est dans la dose".

La yoginî transmute, elle ne renonce pas.

Par ailleurs, une remarque sur l'IA (les écrans et tout ce qu'ils figurent) : l'IA nous éloigne de nos corps. Les écrans nous volent à nous-mêmes. "Mais je ne suis pas le corps ! Dès lors, la survenue de l'IA n'est-elle pas bienvenue, pour nourrir l'esprit ?" - Non, car l'IA ne nourrit pas l'esprit, elle le détruit, comme l'expérience le prouve assez. L'IA est comme les songes creux : elle imite, mais ne crée rien. Chaque instant qui passe confirme cette vérité. L'IA prouve la conscience, l'IA prouve le libre-arbitre, l'IA prouve la singularité de la personne. De l'âme. Oui, l'âme.

D'où le besoin de plus en plus pressant de revenir au corps. Mais quoi ? Quand je reviens au corps, je découvre que le "corps" n'est pas le corps. Il est la force de vivre, la joie, la puissance, cet élan que nous cherchons tous.

D. 

lundi 1 septembre 2025

Equinoxe Automne 2025 : La voie des Yoginîs 20 et 21 septembre 2025

🔱 Stage avec David Dubois :

Le Souffle des Yoginīs – Plénitude, Reconnaissance et Liberté

20-21 septembre 2025

Avec Satsang d’ouverture le vendredi 19 septembre à 21h :
 La voie tantrique de la Reconnaissance


Thème du week-end :

Les Yoginīs, puissances éveillantes, incarnent la transformation fulgurante.
Elles sont présence sauvage, sagesse radicale, miroir brûlant du Réel.
Ce stage propose de vivre leur enseignement par l’expérāience directe : souffle, espace, relation, écoute, corps, regard, silence et rituels.
Nous explorons leur lien profond avec la voie du Tantra non-duel, telle que transmise dans la tradition Kaula et la Reconnaissance du Cachemire.


🔱 Vendredi 19 septembre – 21h : Satsang d'ouverture

Thème : La voie tantrique de la Reconnaissance
– La conscience comme lumière de tout
– Le jeu de l’absolu dans l’apparence
– Voir que nous sommes déjà complets, mais voilés
– Les Yoginīs comme révélatrices de notre véritable nature


🔱 Samedi 20 septembre — 10h à 19h

10h – Cercle d’ouverture

  • Présentation du cadre
  • Chant collectif du mantra "Oṁ Aim Hrīm Śrīm"
  • Chaque participant choisit un trident ou un triangle symbolique (miniature ou dessiné) qu’il posera dans le maṇḍala collectif à créer

10h30 – Enseignement : Qui sont les Yoginīs ?

  • Figures du chaos sacré, gardiennes du seuil
  • Le corps comme champ de crémation – śmaśāna
  • Les cinq sens et le mental comme Yoginīs intérieures
  • Le silence du "A" comme portail (la voie du A, Akrama-mārga)

11h30 – Pratique : Le souffle des Yoginīs

  • Exercice : Se laisser respirer par l’espace
  • En binôme : écoute subtile de l’autre, souffle miroir
  • Intégration dans le silence, trident posé sur le cœur

13h – Repas partagé

Chacun est invité à honorer le repas comme un rituel : silence, gestes lents, gratitude.


14h30 – Création du Maṇḍala des Yoginīs

  • Réalisation collective d’un maṇḍala au sol, structuré autour :
    • de triangles
    • de lettres « A » calligraphiées
    • de pierres, cendres symboliques ou cendres végétales
  • Chaque participant y dépose une intention-mot (ex : dissolution, jaillissement, vacuité, intensité)

16h – Rituel : Entrer dans le cercle des Yoginīs

  • Invocation par les mantras des yoginīs (Oṁ Rudrāṇī, etc.)
  • Marche rituelle en cercle autour du maṇḍala
  • Danse lente avec mudrās, puis arrêt complet dans le silence

17h30 – Pratique : Eveil tactile (sparśa)

  • Exercice de présence tactile : le toucher comme offrande
  • Ressentir l’autre non comme un "autre", mais comme une forme mouvante de l’absolu

18h30 – Intégration

  • Lecture à voix basse d’un extrait des Chummās
  • Trident déposé dans le maṇḍala en signe de retour au centre

🔱 Dimanche 21 septembre — 10h à 15h

10h – Méditation du Vide éveillé

  • Assise silencieuse
  • Exercice : Contempler les pensées comme Kālī
  • Visualisation de la Yoginī intérieure dans la cavité du cœur

11h – Enseignement : Les paradoxes des Yoginīs

  • Elles dévorent pour libérer (Kālī)
  • Elles rient au milieu des cendres (Carcārī)
  • Elles sont les pensées, les pulsions, les sons, mais aussi leur silence
  • Le rôle du "non-agir intense" (niṣkriyā) dans la voie Kaula

12h – Rituel de clôture

  • Cercle final autour du maṇḍala
  • Chaque participant prononce un "Oṁ" vibrant, comme offrande
  • Un trident central est dressé (réel ou symbolique), comme signe de la conscience éveillée

13h – Repas de fin (option : en silence sacré)


14h30 – Transmission finale

Poème de clôture


Supports à prévoir (matériel) :

  • Calligraphies du "Oṁ" (ॐ) et du "A"
  • Cendres végétales, fleurs, pierres, tissus noirs ou rouges
  • Bougies
  • Encens puissant (agar, bois d’aloès, résine)
  • Tambour ou cloche pour rythmer les temps rituels
  • Instruments de musique
  • ____
  • Lieu : https://egregorasso.com/
  • ____
  • Participation à l'enseignement : de 100 à 140e selon ressources
  • ___
  • Inscription :
  • ludwig2vonbayern@gmail.com

dimanche 31 août 2025

La Yoginî grecque



Confidence : la tradition m'inspire. Et de plus en plus.

Laquelle ? 

Platon. Notre Moyen-Âge.

Dans "Le Banquet" (livre de Platon), Socrate transmet l'enseignement d'une grande Yoginî, appelée Diotime, "prophétesse honorée par Dieu" (Diotíma hē Mantinikḕ).

Elle nous apprend à apprendre en nous montrant l'échelle de l'amour, car Amour (τὰ ἐρωτικά) est l'âme de toute transmission :

- d’abord l’amour d’un beau corps,

- puis de tous les beaux corps,

- puis des belles âmes,

- puis des lois, des institutions, des sciences,

- enfin la contemplation du Beau en soi (à l'intérieur de soi) et aussi, absolu, complet, "à pur et à plein" (comme dirait Jean de Saint-Samson).

À chaque étape, la transmission s’affine : de l’attachement sensible à l’engendrement de pensées de plus en plus universelles, jusqu’à la révélation d’une vérité qui n’est plus conditionnée par un maître, ni par un objet, mais se manifeste directement à l’âme qui contemple.

L'ego s'ouvre, le désir s'ouvre, guidé vers l'absolu, sa source.

Diotime parle d’un chemin qui s’élève comme une échelle invisible.

Tout commence par l’éclat d’un seul corps, la beauté fragile qui captive le regard et fait naître le désir. Déjà, ce désir charnel nous pousse à nous transcender.

Puis le cœur comprend : cette beauté n’appartient pas à l’unique, elle se répand dans tous les corps, comme une lumière partagée.

Alors le regard s’affine encore et découvre la splendeur des âmes, leur profondeur, leur bonté, leur feu secret.

Plus haut encore, l’esprit s’attache à la beauté des œuvres humaines : lois, cités, savoirs — tout ce qui relie et structure la vie commune.

Et un jour, au sommet, l’âme entrevoit le Beau lui-même, sans forme, sans support, source pure de toute beauté.

À chaque étape, quelque chose se transforme : le désir se dépouille, il s’élargit, il devient plus subtil.

Ce n’est plus une attirance qui saisit, mais une fécondité : des pensées, des intuitions, des visions universelles naissent et se transmettent comme des enfants de l’âme.

Jusqu’au moment où la vérité cesse d’être donnée par un autre : elle s’ouvre d’elle-même, comme une évidence, dans l’espace silencieux de la contemplation.

Le maître, alors, n’est qu’un compagnon de route.

Il ne transmet pas une possession, il n’offre pas une réponse toute faite.

Il veille seulement à orienter le désir, à maintenir vivante la flamme.

Car c’est Éros lui-même qui instruit, Éros qui engendre, Éros qui conduit au dévoilement.

Et lorsque le cœur s’ouvre, la vérité n’est plus reçue du dehors : elle jaillit comme une source, au-dedans de l’âme qui contemple.

Cet enseignement est au coeur de ma vie depuis un quart de siècle.

J'ai eu l'honneur et la joie de le partager avec des centaines d'élèves. Je porte le projet d'écrire un livre, basé sur l'enseignement oral de Diotime. Il ferait résonner ensemble les transmissions des Yoginîs d'Orient et d'Occident.

A l'occasion de cette rentrée, je souhaite le meilleur, beaucoup de réussite et de passion, à mes collègues enseignants, dont mes amis philosophes José Leroy et Serge Durand qui, chacun à leur manière sont pour moi des modèles de probité et d'intelligence pédagogique.

Une pensée aussi pour mes maîtres de philosophie qui nous ont quitté, dont François Chenet, âme pure et enflammée de sages désirs.

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